Si la mixité des postes (terrain + téléassistance) paraissait une bonne idée sur le papier, la mise en pratique en est catastrophique dans les périodes à fort trafic : les salariés doivent s’empresser de terminer leurs missions terrain pour se rendre disponibles sur leur créneau téléassistance, ou inversement. S’ils ont bien l’autorisation de décaler leurs missions, ces dernières sont alors bâclées voire supprimées ou parfois même assurées par les managers au détriment de leur propre travail ! La Maîtrise d’Encadrement est devenue la variable d’ajustement de l’organisation péage avec une charge de travail qui ne cesse ainsi d’augmenter, ce n’est plus acceptable.
Pire, nous constatons en ce début de saison que la situation continue de s’aggraver malgré l’évolution des process qui ne résout en rien la situation, bien au contraire.
- Que dire de la fameuse version V20 mise en place avant l’été (!!!) qui génère des bugs avec davantage d’appels et des temps de traitement rallongés, le tout avec des répercussions sur toute la chaîne péage (Télé-assistance, Terrain, Télé-Exploitation, managers) ?
- Que dire des déplacements rallongés sur le terrain par manque de bras sur certains sites ?
- Que dire des pauses non prises ?
- Que dire des recrutements de saisonniers enfin actés…le 30 juin pour une saison déjà bien entamée ? Une fois formés, seront-ils opérationnels avant la fin de l’été ? Il est évoqué une douzaine de recrues sur l’ensemble des 8 établissements ASF ; est-ce réellement suffisant ?
- Que dire de la professionnalisation de la filière tant vendue par la Direction elle-même ? Nous n’évoquerons même pas le service aux clients qui n’est plus une priorité.
Ces dysfonctionnements d’organisation hélas non-exhaustifs s’inscrivent dans la durée et sont source de stress chez de nombreux salariés car le dimensionnement des effectifs ne couvre pas la charge de travail, toute la filière est soumise à un rythme de travail intensif ; même l’encadrement est à bout !
Nous avons informé la direction que de nombreux salariés étaient proches de l’épuisement professionnel avec certains même qui craquent mais qui refusent que nous traitions individuellement leurs cas en activant le droit d’alerte. Pour rappel, la Direction doit assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés (article L.4121-1 du code du travail).
Les représentants CFDT des 8 établissements sont très inquiets de l’évolution de la situation et alertent solennellement la direction avant qu’un incident majeur ne survienne.
En cette année électorale, il aurait été plus simple et facile de déposer un énième préavis de grève pour réclamer des embauches, ce que nous avons systématiquement demandé dans nos 13 préavis en lien avec la réforme des retraites ; si la Direction ne peut que subir les conséquences de cette réforme, elle a en revanche tous les pouvoirs pour résoudre les problématiques ici relatées. De nouveaux préavis ne résoudront pas la problématique du jour au lendemain, ils ne feraient même qu’amplifier la charge de travail des salariés en poste. Seules des embauches pourront remédier à ce malaise devenu structurel.